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La lettre et l'esprit

Les Correspondances de Manosque_article

Manosque, c’est une petite ville des Alpes de Haute Provence rendue célèbre par Jean Giono, connue pour ses marchés, son huile d’olive, ses ballades alentours et ITER. Voilà pour le cliché !

Mais chaque année en septembre, pendant 5 jours et 4 nuits, le temps d’un festival, Manosque s’offre à la littérature, comme une invitation gourmande à se délecter des mots. Giono peut être fier de ses « pays ». Balades, déambulations dans une atmosphère encore estivale et festive, navigation inédite entre lectures et rencontres, partage avec des écrivains, reconnus ou en voie de l’être.

Les rencontres se déroulent en plein air ou sur un espace scénique. Echanges informels aussi, autour d’apéros littéraires ou au hasard de la ville… Imaginez le surgissement irréel et fortuit de votre romancier préféré à l’angle de la rue, cette occasion unique d’échange direct, de proximité inattendue dans le microcosme manosquin…

Et puis si l’émotion vous fait perdre la voix, pas de panique, vous aurez toujours la possibilité de lui adresser une lettre gratuitement, par le biais des écritoires, ces « boîtes aux lettres » inventives et surprenantes, créées de toute pièce depuis 2004 par le plasticien et scénographe Jean Lautrey. Installations éphémères, éparpillées dans la ville, elles sont conçues pour vous permettre d’expérimenter le plaisir d’écrire au plus juste.

Difficile de mentionner tous les noms des invités de cette 16ème édition, tant la liste est longue. Au hasard de la programmation qui reflète la rentrée littéraire : Agnès Desarthe, Delphine De Vigan, Christophe Boltanski (le neveu de Christian, le plasticien), Chloe Delaume, Arnaud Cathrine, Jonathan Coe, Bertrand Belin, Javier Cercas…et bien d’autres.

Parmi les temps forts du festival : la lecture par Christine Angot  de son dernier roman, « un amour impossible », fulgurant récit plein d’intériorité qui révèle la complexité du lien mère fille. « Le laboratoire onirique » de Barbara Carlotti, qui reçoit dans une atmosphère flottante et poétique le romancier Jonathan Coe. L’évidence du passage de l’écrit à la voix, quand Rachida Brakni s’immisce dans la lettre qu’Annie Ernaux n’écrivit jamais à sa sœur « l’autre fille ». La « carte blanche » laissée à Virginie Despentes…

Car le but du festival c’est également de mettre la littérature en correspondance avec d’autres formes artistiques en sollicitant des comédiens, des plasticiens, des musiciens pour des créations originales inscrites dans la rencontre.

De lectures en concerts, de concerts littéraires en lectures musicales, d’apéros en siestes littéraires, d’ateliers en écritoires, c’est une même évidence, une même effervescence, c’est bien la question du langage qui traverse Manosque.

Comme le dit Olivier Chaudenson dans son édito, « cette volonté de décapage des mots qui nous entourent et nous saturent est sans doute l’une des vertus essentielles d’un festival littéraire ».

Il est devenu urgent de retrouver l’usage et la nécessité de lire. Le succès des « Correspondances » en est la démonstration.

 

Les Correspondances de Manosque
Du 23 au 27 septembre 2015
Manosque (04)

La programmation complète est ici, et pour réserver c’est par là !

 

Photos : François-Xavier Emery

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