Voyager

La Venise de Brunetti

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Un nouveau guide, un nouveau circuit toujours dans le cadre de la Venise hors des canaux battus. Nous quittons l’irrationnel et le merveilleux de notre ami Corto Maltèse, pour suivre cette fois-ci le très terrien Commissaire Brunetti!

Quel que soit l’objet des enquêtes du personnage de Dona Leon, l’espace clos de la lagune l’amène à sillonner la ville, attentif à ses multiples visages. Un périple à Venise avec Brunetti dépasse la simple balade, et le Cannaregio que nous allons découvrir avec lui est celui des marcheurs automatiques, de ceux qui savent où mettre les pieds et ne font pas confiance au hasard. Avec ses boutiques familiales et ses ateliers d’artistes, le Cannaregio est pour Brunetti le plus beau quartier de Venise.

Nous partirons du Campo Santa Marina, une grande et belle place avec ses deux puits, envahie par les vénitiens à l’heure de midi et nous dirigerons vers la Corte Million, du nom donné au fils de la famille Polo, Marco de son prénom. Il Milion, c’est ainsi qu’à Venise on surnomma Marco Polo. Il est né dans le Cannaregio et sa réputation à Venise était plus que controversée à cause des vantardises exorbitantes dont il était coutumier au retour de ses voyages. Un peu bling bling en somme le Marco Polo.

Aujourd’hui, les vestiges de la maison Polo sont éparpillés autour de la Corte Prima et de la Corte Seconda. On trouve dans l’antique square qui les borde certaines des plus vieilles maisons de la ville. L’endroit est charmant et étrangement négligé. C’est là que se réfugie un Brunetti écrasé de chaleur pendant le mois d’août, au petit restaurant Al Milion qui attire sous sa tonnelle de vignes les amateurs locaux.

On quitte la Corte pour passer devant l’église renaissance de San Giovani Crisostomo. À quelques mètres, le plus grand magasin de Venise : le Magasin Coin, là où Brunetti, à la recherche d’indices sur la mort mystérieuse de Roberto Lorenzoni, va interroger une vendeuse du rez-de-chaussée (1).

Plus loin, vers Santi Apostoli, on découvre l’entrée colorée de la Strada Nova. Les avis divergent sur le nombre de bâtiments que Napoléon fit raser pour créer cette large rue toute droite. Dans cette avenue aérée et conviviale, bordée par les terrasses des restaurants, les bars à vin et les boutiques, Brunetti sait que le contact est plus direct que dans le dédale des rues médiévales et s’attend à des rencontres (2).

Le Campo Santa Sofia, ouvert sur le Grand Canal, sera un lieu de pause bienvenu à l’écart de la foule. En arrivant au Ponte Chiodo, Brunetti se souvient de ce type qui, avec tous ces flics aux trousses n’a trouvé de solution que de plonger dans le Canal à partir des marches du pont dépourvues de balustrades. Le seul pont dans la Venise historique à ne pas avoir été sécurisé et resté « dans son jus »! (3)

Brunetti passe avec plaisir devant l’église de la Madonna dell’Orto, qu’il considère comme « la plus spectaculaire du coin ». De l’autre côté du rio, il aperçoit le Palazzo Mastelli qu’il appelle, comme les gens du quartier, le Palazzo del Camello à cause de son bas relief de style oriental « d’homme au turban menant un chameau ». (4)

Le long du canal, la Fondamenta della Miséricordia mène au Ghetto. Faites une halte pour déjeuner, à la fraîche, dans le rustique et informel Paradiso Perduto, bistro bien connu des vénitiens. À Venise il existe d’ailleurs une sorte de snobisme inversé lorsqu’il s’agit des trattorias. Parvenir à obtenir une réservation au minuscule Da’a Marisa près du Ponte dei Tre Archi est considéré comme un exploit. Brunetti est d’ailleurs très surpris de voir son aristocrate de beau-père lui donner rendez vous chez Bentigodi, dans le quartier ouvrier près du Campo del Ghetto (1).

Sur le Canal de Cannaregio, pas de vaporetti chargés de touristes. Les prix sont plus bas, le dialecte vénitien est parlé à toutes les tables, et les enfants du quartier plongent dans le canal les jours de canicule. Le tranquille Campo San Marcuola marque la fin de notre itinéraire. Le décor est grandiose. Le Palazzo Vendramin-Calergi qui abrite le Casino et la façade de marbre gris et crème du Palais des Turcs merveille du style vénéto – byzantin rendent notre commissaire mélancolique et heureux. Sa ville est toujours là… et on ne s’en plaindra pas… bien au contraire!

 

Les tables préférées du commissaire Brunetti sont ici :

Osteria Il Million – San Giovanni Crisostomo 5841.

Paradisio Perduto – Fondamenta della Miséricordia 2540. (https://www.facebook.com/osteriaparadisoperduto/)

Bentigodi – Calesele 1423.

Dalla Marisa – Fondamenta San Giobbe 652.

 

Si vous voulez vous (re)plonger dans l’univers du commissaire Brunetti avant votre escapade à Venise, voilà les livres desquels nous nous sommes inspirés pour vous proposer ce guide :

(1) Noblesse oblige

(2) Dissimulation de preuves

(3) De sang et d’ébène

(4) Une question d’honneur

 

 

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