Voyager

L'autre Venise

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De Venise on pense tout connaître ou du moins l’essentiel. La question justement c’est de se mettre d’accord sur l’essentiel.

On ne peut pas écarter d’une embardée de gondole toutes les magnificences de la Sérénissime mais si après la pause thé au Café Florian vos appétits de touristes curieux ne sont pas rassasiés c’est que, comme Venise, vous valez mieux que le survol balisé des guides de toutes les couleurs ou des Offices de tourisme.

Que savez vous de la Venise hors des canaux battus, que savez vous de ce double labyrinthe de terre et d’eau posé sous le ciel, en embuscade, comme un jeu fabuleux et tentateur qui attend ses victimes? Car, c’est bien de cela qu’il s’agit, se laisser tenter, aller plus loin en victime consentante. Tout à Venise est prétexte à fertiliser l’imaginaire et le voyage est sans fin.

Pour cette invitation à poursuivre un chemin où la réalité se confronte à une autre histoire nous ne vous laisserons pas seuls. Un double fil d’Ariane va vous être proposé.

Un peu magique, ce fil vous conduira vers l’émeraude de Satan ou la Clavicule de Salomon et en même temps, dans un souple tête à queue, vers le solide quartier bourgeois de Cannaregio avec son animation, ses boutiques et ses bars résonnant du dialecte vénitien. Oui, cette dichotomie est possible. La magie opère et voilà Ariane qui se scinde.

Apparaissent vos guides, un baroudeur de la mer élégant et fantasque nommé Corto Maltèse par son maître Hugo Pratt et un marcheur penseur au nom vénitien de Brunetti, commissaire de son état par le bon vouloir de Donna Leone. Vous l’avez compris, nous avons choisi les meilleurs. Ils sont de là-bas. Pour eux tout est parti de Venise et tout les y ramène.

Hugo Pratt est né à Rimini mais passe son enfance à Venise. Une parenthèse dans cette enfance – mais pas des moindres – quand il devient à 13 ans soldat dans l’armée de Mussolini en Ethiopie explique sans doute qu’il ait fait de Corto un solitaire dans le monde, un gentilhomme d’au-delà des mers qui nous confessera cependant, dans « La lagune des mystères », un énigmatique « Venise serait ma fin ».

Pour Donna Leon, née dans le New Jersey, dont la vie et la carrière étaient déjà une succession de découvertes bien loin de son Amérique natale, Venise fut une évidence. Venise serait son encrage et, paradoxalement, elle a fait de Brunetti un personnage terrien qui à force de pérégrinations pédestres dans les sestieri a acquis comme tous les natifs de cette ville où l’eau est obstacle, la faculté instinctive de programmer automatiquement sa topographie à leurs semelles. Brunetti n’aime pas quitter Venise et comme les vénitiens qui considèrent la Guidecca comme un faubourg de Buenos Aires, il répond quand on lui propose d’aller voir ce qui se passe ailleurs : « pourquoi faire ? ».

Vous ne trouverez pas mieux que ces deux amoureux d’une Venise de derrière les masques.

Corto va vous proposer des déambulations anarchiques faites de surprises et de mystérieuses découvertes pendant que le terre à terre Brunetti qui a appris le langage de cette ville en écoutant parler ses parents et en les suivant partout quand il vaquaient à leurs occupations vous fera reconnaître une « vraie » ville qui doit aussi servir ses citoyens résidents.

Pour les haltes, faites encore confiance à nos deux cicérones pour qui boire et manger est un point de repère prioritaire, qui tout naturellement les a conduit à mémoriser une carte de géographie gastronomique des endroits où il est encore possible de déguster de délicieux cicheti dans de vieux bacari ou de la cuisine traditionnelle vénitienne dans des restaurants qui résistent.

Suivez les avec Merci Petit à partir de la semaine prochaine et les 7 portes de Venise vont s’ouvrir!

 

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Photo: Laure Jacquemin

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